Le déni de grossesse

déni de grossesse

Il me semble important de traiter ce sujet du fait de la méconnaissance du public sur cette réalité : oui, le déni de grossesse existe, et comme dans tout déni, le sujet n’a pas accès à l’information qui le concerne. 
La femme qui fait un déni de grossesse ne sait donc pas qu’elle est enceinte, et son corps entier va entretenir cette croyance : elle n’est pas enceinte. La plupart continuent donc d’avoir leurs règles, elles n’ont pas ou peu de symptômes de grossesse tels que les nausées ou la prise de poids, bref rien ne présuppose qu’elles sont enceintes, et l’entourage ne remarque rien non plus ! C’est une prouesse physique car le bébé arrive à se « cacher » contre la colonne vertébrale de sa mère plutôt que de prendre toute sa place. Le corps de la maman et le bébé participent ensemble à ce que la maman ne sache pas. Je rappelle que le déni est une défense, c’est-à-dire qu’il sert à protéger le sujet d’une réalité non concevable. En ce sens, le bébé protège sa mère jusqu’à ce qu’elle soit prête à envisager sa présence et toutes les conséquences de son arrivée dans sa vie de femme.

Les facteurs de risque sont la classe sociale élevée (femme occupées qui n’envisagent pas de devenir mère), des mères qui ont déjà plusieurs enfants et pour qui il n’est pas concevable d’en avoir un énième), des femmes abusées sexuellement dans leur passé pour qui la maternité entre en conflit avec des souvenirs traumatiques).

Plusieurs points sont importants car selon le moment où le déni va être levé, les conséquences peuvent être plus ou moins dramatiques. Dans le cas où la femme découvre sa grossesse bien avant le terme, au détour d’une échographie de contrôle par exemple, le choc pourra être atténué par le temps restant pour intégrer la réalité et commencer à s’envisager en tant que « parent ». Dans le cas contraire, l’annonce de la grossesse juste avant l’accouchement peut être traumatisant et nécessite un suivi psychologique pour surmonter l’accouchement et l’apparition « brutale » d’un bébé dans sa vie sans aucune préparation (ni psychique, ni matérielle). Il est primordial que les professionnels de santé soient informés et formés à ce type d’évènement afin de réagir au mieux pour la santé psychique de la mère et de son enfant, afin d’éviter toute réaction violente. Exemple : des soignants qui traitent la mère de menteuse, ou pire, de folle, lorsqu’elle prétend ne pas avoir su qu’elle était enceinte. Il faut un temps d’intégration psychique, entouré de bienveillance, et un temps de tissage du lien affectif avec ce bébé que la maman n’a pas désiré, et envers lequel elle va souvent concevoir de la culpabilité (de ne pas l’avoir senti bouger, de ne pas lui avoir fait de place dans sa tête, son corps et sa vie).

Quand le déni n’est jamais levé, c’est-à-dire que l’accouchement survient alors que la mère ne se sait pas enceinte, c’est évidemment la pire des expériences puisqu’elle ne comprend pas ce qui lui arrive. Les contractions douloureuses sont interprétées comme un mal mystérieux et violent qui lui fait penser qu’elle va mourir. Les femmes à qui cela arrive se retrouvent seules à devoir gérer un bébé sortant de leur ventre, et souvent elles ne comprennent pas, cela les déborde psychiquement et elles accouchent très mal, c’est-à-dire dans une position qui risque d’étouffer leur enfant à la naissance. Ces enfants morts-nés sont évidemment un véritable choc traumatique pour les femmes, qui peuvent décompenser à ce moment-là, jeter leur bébé à la poubelle, ou d’autres choses effrayantes qu’un être humain fait lorsqu’il est débordé par la violence du réel.

Ce sont ces faits divers que vous voyez parfois passer dans les journaux, qui sont effrayants et terriblement tristes, mais qui doivent nous sensibiliser à l’importance d’être là les uns pour les autres, d’être à l’écoute et de ne pas se juger. Car cela peut arriver à n’importe qui, et c’est lorsque nous sommes entourés de gens bienveillants et avisés que cette expérience peut se terminer sans trop de souffrances.

Je vous invite donc à partager cet article, à être toujours à l’écoute des femmes de votre entourage, même et surtout si elles ne veulent pas d’enfant. Les contraceptifs ne sont pas efficaces à 100%, et les règles ne sont pas toujours le signe d’une absence de grossesse.
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