Malaise des genres, un symptôme sociétal ?
Nous assistons depuis quelques années à un remaniement identitaire profond qui concerne chacun d’entre nous. Avec la chute du patriarcat, les femmes ont déplacé certains repères identitaires, tombant dans des pièges qu’elles ont-elles-même fabriqués. Elles ont voulu leur indépendance financière, sans voir qu’elles cumuleraient ainsi travail sous payé, entretien de la maison, éducation des enfants et tâches administratives. Une liberté qui coûte cher en terme de renoncement de soi, et qui continue de se révéler être une autre forme d’aliénation, car elle oblige à développer à la fois des qualités masculines fortes (capacité à entreprendre, s’affirmer, assumer l’autorité parentale, parfois effectuer des travaux dans la maison..) et des qualités féminines plus traditionnelles qu’elles effectuent plus ou moins naturellement (s’occuper de son foyer, soutenir les autres, materner). A cet état de fait, on assiste de plus en plus à des choix de vie binaires de leur part : carrière ou enfants, carrière ou vie maritale, dans une tentative de garder la possibilité toute simple de vivre SA vie, sans devoir la consacrer toute entière à d’autres. En effet, la féminité se nourrit aussi de nature, de beauté, de temps pour se ressourcer, de créativité. De leurs côtés, les hommes sont perdus, car privés de leur statut de mâle « dominant », de chef de famille, de détenteur de l’autorité. En plus de la perte de leur statut, ils se retrouvent à devoir gérer leurs pulsions (saines à la base) de chef, de décideur, d’homme d’action, d’entrepreneur. Les métiers manuels sont encore protégés de ce manque d’exercice de leurs instincts masculins, mais certains hommes virils deviennent carrément cruels dans des métiers de bureaux où ils ne peuvent exercer leurs pulsions de domination qu’en écrasant les autres, simplement parce qu’ils ne sont pas à leur place (ou bien sous l’autorité d’un autre, voir même de plusieurs puisque le système est pyramidal)
Au milieu de tout cela émerge donc logiquement une forme extrême de rejet de tout ce qui forme l’identité de genre, à travers la négation pure et simple du genre : les « a-genre » / la reconnaissance d’une différence entre des qualités généralement attribuées à l’un ou l’autre genre (ex : douceur VS agressivité) et les siennes : « les non-binaires » ou « inter-sexes » / le genre mouvant « genderfluid » et enfin le transgenrisme, quand la personne ne s’identifie pas du tout à son sexe de naissance.
Faut-il accréditer ces différentes identités, ou se poser la question de la manière dont la société ne permet plus aux femmes d’exprimer leur nature, et aux hommes d’exprimer la leur ?
Je pose comme hypothèse que ce malaise des genres est avant tout un symptôme, celui d’une société qui ne s’adapte pas aux besoins naturels des êtres qui la composent. Les mouvements tels que le féminin sacré (qui réhabilite la nature de la femme, ses caractéristiques et ses besoins) ainsi que celui du masculin sacré à travers le MKP par exemple sont des signes que chacun cherche à s’épanouir dans son identité propre, plutôt qu’à nier sa propre nature et à gommer tout ce qui nous différencie, permettant un enrichissement mutuel. Quand je vois la liste interminable de genres ou identités émergentes, cela me laisse une impression de toujours plus de séparation, de catégorisations et de cases de la part de personnes qui ne veulent justement pas qu’on les catégorise… Va-t-on alors vers plus de cohésion sociale et d’ouverture, ou vers un éclatement des identités et des repères préjudiciable à ce qui nous permet à la base de nous situer dans la vie, d’exprimer nos qualités et de vivre en accord avec elles ?