Peut-on prévenir les troubles dissociatifs ?

pexels-annam-w-1047443

Prévenir la schizophrénie et la dissociation pathologique, éléments de réflexion

Il est indispensable à mon sens de faire de la prévention en ce qui concerne notre santé, non seulement biologique mais aussi mentale. Nous sommes en Occident dans une logique de maladie et non de santé : la médecine s’occupe des maladies et parfois uniquement des symptômes, omettant de considérer que ceux-ci ont tout à voir avec les personnes.

En Orient, c’est différent : la santé est l’état naturel de chacun, que le médecin doit préserver. Il corrige les déséquilibres AVANT que la maladie n’apparaisse.

Qu’en est-t-il des troubles dissociatifs ? La dissociation est un clivage (une séparation) opéré dans le psychisme pour faire face à des contenus a priori non intégrables par le sujet. Par exemple, des tendances agressives perçues par la personne comme « mauvaises » vont être rejetées, comme si elles n’appartenaient pas au sujet. Ces tendances agressives étant toujours présentes quelque part à l’intérieur du sujet, risquent, à un moment de stress, de « revenir » à la conscience, soit sous forme d’une « autre personnalité », soit sous forme d’un délire de persécution par exemple (la personne pense qu’un autre est agressif, lui veut du mal, alors que ce sont ces propres tendances non reconnues qui la persécutent.)

Vous l’aurez compris, l’agressivité non acceptée s’accumule pour former un contenu qui va finir tôt ou tard par s’exprimer, et d’une manière déformée puisque le Moi ne lui laisse pas la possibilité de le faire à travers lui. Il en va de même pour tout ce que la société considère comme « mauvais », de la violence verbale aux « perversions », qui deviennent sordides à force de les censurer. Alors, comment faire pour éviter un tel rejet de tendances naturelles ? Il faut les accepter. Les accepter chez Soi, les accepter chez nos enfants, les accepter chez les autres. L’agressivité n’est pas « mauvaise ». Une agressivité saine permet de poser des limites à son intégrité physique et psychique. Le sujet en a besoin ! Il déprime et se recroqueville s’il n’est pas protégé par des barrières fermes : de celles qui permettent de s’affirmer et de se défendre. Il en est de même pour le narcissisme, qui est sain et qu’à force de considérer comme « mauvais » (en faisant croire à quiconque s’estimait qu’il était « orgueilleux », « fier » ou qu’il avait « les chevilles qui enflent ») a donné ce que l’on observe aujourd’hui : des narcissismes pathologiques. Sont apparus de faux narcisses avec des failles narcissiques telles qu’ils n’ont d’autre choix que celui de « faire semblant » ou d’en faire des tonnes pour prouver leur valeur, quitte à manipuler.

Il est plus que temps d’accepter l’expression des émotions, et d’apprendre à accepter que nous sommes des êtres émotionnels : des êtres qui ressentent, qui se mettent en colère, qui ont une libido, qui parfois éclatent de rire ou de joie, bref des humains. Il est temps de sortir du mythe judéo-chrétien du pêché originel, de la nature « mauvaise » de nos penchants instinctifs, pour entrer dans la maturité de celui qui accepte ce qui le constitue et sait l’exprimer de manière à ne pas blesser.   

Il en va de la santé de chacun de s’exprimer (par la parole) plutôt que de réprimer.

Par ailleurs, il est prouvé que la schizophrénie est un trouble multifactoriel : l’alimentation jouerait un rôle dans son apparition, ainsi que l’hygiène de vie en général (avoir une activité physique et un réseau social de qualité sont des facteurs de protection). Le facteur de risque le plus important est cependant la consommation régulière de drogue, notamment le cannabis, qui est responsable de bouffées délirantes aigues et d’entrée dans la schizophrénie. En effet, les drogues ont cette capacité à dissocier le psychisme : le sujet est « hors de lui », il a l’impression de s’évader (et pour cause), il peut entendre plusieurs conversations en même temps car il ouvre plusieurs canaux de conscience simultanément, bref, il est dissocié et à force d’alimenter cette dissociation, celle-ci finit par s’installer durablement.

Là aussi, il conviendrait de faire de la prévention contre l’usage répété des drogues, car de nombreux adolescents y ont accès sans aucune information sur les dommages possibles, parfois irréversibles.

Enfin et pour finir, il existe une dissociation que je qualifierai de « non pathologique », dans la mesure où elle ne met pas en danger l’intégrité psychique de la personne ni ne projette de contenus dangereux sur autrui. Les phénomènes de canalisation ou channeling par exemple sont une manière d’ouvrir une « porte » dans son psychisme pour avoir accès à des informations habituellement non perçues, sans que cela constitue un trouble psychique. Les médiums ont cette capacité, ainsi que les chamanes, naviguant entre différentes réalités de conscience sans pour autant perdre le contact avec le réel partagé par tous. Je n’invite personne à aller sur ces terrains car il ne s’agit cependant pas d’un jeu, mais de quelque chose qui reste risqué pour qui n’est pas accompagné. A chacun d’être suffisamment sérieux pour ne pas entreprendre une expérience dont il n’a pas mesuré les conséquences possibles. L’ère est à la découverte de ces autres réalités de conscience, sachez qu’il n’est pas utile de « forcer » votre psychisme, car vos défenses sont là pour assurer sa cohésion et son fonctionnement optimal !

PS: mes propos ne sauraient être déformés pour « défendre » des actes de violences puisque j’estime que c’est justement l’agressivité non exprimée (par les mots) qui mène à la violence.

 

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest
Email